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Introduction ​ Notre vie est-elle vraiment toute tracée dès notre naissance ? J’espère, en lisant mon livre, que vous allez vous demander si mon histoire est réelle ou simplement le fruit de mon imagination. Je vous donnerai la réponse peut-être un jour... Pour le moment, je suis très heureuse de pouvoir communiquer le plus d'amour possible, de la tristesse, de la joie mais surtout du suspense.     Les noms et endroits dont il est question dans ce livre sont purement imaginaires.       Chapitre 1: La naissance ​ Nous sommes en 1962. La nuit est fraîche. Il ne fait que trois degrés, en ce matin du 27 octobre. À quatre heures, une naissance va avoir lieu, comme beaucoup d’autres ou presque, car là, il s’agit de jumelles. Et ce n’était pas prévu. Il faut savoir que les échographies n’existent pas à cette époque. Leur père travaille la nuit, comme ouvrier dans une brasserie. La journée ou le weekend, il fait des brocantes pour arrondir les fins de mois. Leur maman est mère au foyer. Ce n'est pas un choix, simplement, elle n’est pas apte à garder un emploi. Ils semblent être heureux de cette naissance, bien, que tous les deux sont malades de l’alcoolisme. On ne peut pas dire que les filles soient nées dans un bon environnement. Certaines personnes diront même qu’il faut retirer les enfants de ce couple. Mais "ces bien-pensants" oublient que c’est justement dû à leur enfance, qui n’est pas plus difficile que pour d’autres, que leur vie sera ce qu’elle est. Elles ne manquent de rien mis à part de la chaleur de leurs parents. Combien de couples se disent "sans problèmes", car ils sont dans un milieu plus aisé et pourtant sont eux-mêmes alcooliques et, en plus, se retrouvent avec des enfants voleurs, drogués, assassins ou pédophiles... Il peut y avoir des personnes non recommandables partout, peu importe le milieu social. Leur avantage, c’est qu’ils peuvent mieux cacher leurs problèmes avec leur argent. En envoyant leur progéniture en pensionnat, loin d’eux, afin d’éviter les qu’en-dira-t-on et le scandale. On dit également que les parents sont généralement là pour guider leurs enfants. C'est vrai. Mais qui prend finalement la décision de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’eux ou de suivre le même chemin ? Ce sont bien leurs enfants ! Chacun d’entre nous peut choisir en grande partie son destin. On ne peut pas choisir sa famille, mais on peut choisir d’apprendre ou non des problèmes, que l’on rencontre ou des erreurs que l’on fait. Cette phrase guida les jumelles pendant des années et encore maintenant. Chacune d’elles sait ce qu’elle désire et surtout ce qu’elle ne veut pas. Ce sont elles qui ont décidé de leur vie à venir. Bien sûr, parfois cela n’était pas facile. Ce qui leur a donné encore plus de mérite. 5 Elles se sont senties, à plusieurs reprises, comme des héroïnes de ne s’être pas laissé détruire, ni par l’alcool, ni par la drogue ou toute autre chose qui aurait pu faire du tort, à l’une comme à l’autre. Une volonté réciproque. Bien que les propositions à la dérive affluent, comme vous le savez, lors de l’adolescence. Qui n’a pas entendu une fois, un soi-disant ami dire "Allez, vas-y !","Allez, fais-le !", "Allez, rien qu’un verre, une cigarette !" ? Lorsque l’on disait ‘non’, les rires et moqueries fusaient à nos oreilles. Ce n’est pas toujours facile de dire ‘non’ lorsque l’on sait ce qui nous attend. Mais, en attendant, pour elles, avoir su dire ‘non’ leur a permis d’avoir la force de combattre les tentations. Quinze années se sont écoulées, elles sont devenues de très jolies jeunes filles, simples dans leur façon d’être. Du haut de son mètre soixante, mince, Cathy fera son parcours d’enfance en tant que la petite rebelle. L’autre jeune fille, ressemble trait pour trait à sa sÅ“ur. Elle se prénomme Florence. Plus sérieuse, elle n’a jamais désiré qu’une seule chose : devenir Commissaire Principal et pourquoi pas Commissaire Divisionnaire dans la criminelle et ceux depuis ses six ans. Une petite anecdote la concernant : à douze ans, quelqu'un avait volé son vélo. Le lendemain, elle mena sa propre enquête et, en une demi-journée, elle avait retrouvé son vélo, un témoin et le voleur. Tout s’était bien terminé. Le jeune délinquant répara le vélo et le reste fut pardonné. Les deux sÅ“urs ont fêté cela avec des éclats de rire et quelques moqueries. Surtout lorsque Florence lui faisait part de la réaction du garçon après avoir appris qu’il avait été démasqué. Elle essayait de refaire de grands yeux, ceux d’une personne qui se demandait, comment cette petite fille avait fait pour le retrouver. Un souvenir inoubliable ! À l’adolescence, Florence continue de suivre sa vocation, sa passion. Tous les moyens sont bons pour elle. Elle a une prédisposition quand même : celle de devenir la plus physionomiste possible, et pour ce faire, elle cherche l’aide de Cathy pour lui poser des ‘colles’, concernant des passants qu’elles croisent. Pour elle, cela doit venir instinctivement : faire fonctionner sa mémoire sur le comportement des gens qui l’entourent. Les questions posées doivent porter sur la tenue vestimentaire d'une personne, son moyen de paiement, le port de lunettes ou non ou tout autre indice qui pourrait être utile lors d’une enquête. À chacune d'elles, Florence doit répondre le plus précisément possible. 6 Cathy se prend au jeu et, parfois, elle lui lance "tu es sûre ?" Et, sans hésitation, Florence répond "oui" avec un sourire. Ce n’est peut-être pas grand-chose mais le temps en dira autrement car, dans ce métier, la confiance en soi est très importante. Et cela, elle a pu l’acquérir en partie grâce à sa sÅ“ur. Quant à Cathy, demain est un autre jour. Elle verra à ce moment-là. Les études ne sont pas son truc. La seule discipline qu'elle aime au lycée, c'est la gymnastique. Les garçons aussi la distraient mais de façon raisonnable. Dès qu'elle pourra arrêter sa scolarité, à seize ans, l’âge légal, elle compte bien aller travailler. Deux caractères bien différents qui se complètent pourtant. Aujourd'hui, c'est leur anniversaire. Cathy aime surprendre sa sÅ“ur et, sans rien dire, elle a économisé le fruit de ses petits labeurs pour offrir à Florence un téléphone portable. En lui remettant son cadeau, elle lui dit : - Je sais que nos chemins vont se séparer un jour. Mais, au moins, avec ce présent, promets-moi de ne jamais me laisser sans nouvelles plus de trois jours. Tout émue Flo accepte, elle sait que Cathy, pour gagner quelques sous va dans les champs ramasser les pommes de terre pour le fermier. Qu'elle dépose les encarts publicitaires du supermarché du coin dans les boîtes aux lettres. Et qu'elle fait les courses des deux voisines trop âgées pour les faire elles-mêmes. Cela rend encore ce cadeau plus important à son cÅ“ur. Cathy reçoit de Florence un collier qu'elle a fait de ses mains, avec un coquillage sur lequel elle a noté le chiffre quinze et un cordon noir. Beaucoup de gens penseront que les cadeaux ne sont pas équitables et que l'on remarque qui est la radine... Eh bien non, les deux cadeaux ont la même valeur à leurs yeux, ils sont offerts avec beaucoup d'amour. Et trouver un coquillage alors qu'elles n'ont jamais vu la mer n'est pas une chose simple ! Et puis le temps suit son cours. Les jours et mois se passent dans la routine. Cathy ne fait pas, comme elle dit, un métier ‘très passionnant’. Sans diplôme, elle travaille comme aide-ménagère. Elle se plait à dire qu’elle n’est peut-être pas cultivée mais qu’elle a l’intelligence de la vie. Lors d’une sortie, alors qu'elle vient d'avoir dix-sept ans, elle rencontre Frédéric. 7 Il est gentil, bosseur, ils s’aiment. Les disputes de leurs parents s’accentuent de jour en jour, au point que Florence, après les cours, va à la bibliothèque pour réviser. Chez elle, il n’est plus possible de se concentrer. Quand vient le jour pour Florence de suivre ses études universitaires, elle décide de quitter le domicile pour habiter en location avec deux autres jeunes filles dans un kot, près de l’établissement scolaire, et ceux pour une durée de trois ans. C'est la seule possibilité pour elle de poursuivre son ambition professionnelle dans de meilleures conditions. Un an plus tard, Cathy se marie. Et très vite, leur premier enfant arrive. C’est à ce moment-là qu’elle se rend compte que c’est vraiment ça qu’elle désire. Elle a enfin trouvé sa voie : fonder une famille heureuse est aussi important pour elle que pour Flo d’être dans la police. En dernière année et, en toute logique, Florence devrait obtenir un master en sciences criminelles. Elle a vingt-deux ans. Certes, elle aurait pu terminer plus tôt son parcours d’étudiante mais c’est son choix de vouloir réussir au-delà du Baccalauréat. Dans le but de financer ses études et son indépendance, elle n’a pas eu d’autre possibilité que de prester quelques heures de travail le soir et le weekend. Sa bourse d'études l'a beaucoup aidée également. La seule chose qui l’a contrariée durant cette période, c'est que l'état fit savoir que tout le monde a le droit à l’éducation. Eh bien, vu le prix d'une année universitaire, les études sont surtout accessibles aux personnes aisées ! Très peu de personnes issues d'un milieu défavorisé réussissent. Cumuler travail et cours n'est pas donné à tout le monde, le manque de sommeil est indéniable. Après avoir surmonté les obstacles, Florence est fière car la voici titulaire d'un master en criminologie. Son diplôme à la main... Quelle victoire ! D’être reçue, en plus, avec la mention ‘excellent’, ce n’est pas courant pour quelqu’un qui a traversé tout ce qu’elle a traversé ! Les parents ne sont plus là pour la voir. Décédés deux ans plus tôt à six mois d’intervalle à cause de leur consommation d’alcool. Mais Cathy est présente lors de la remise des diplômes. Il n’y a aucune jalousie entre elles, au contraire Cathy est très heureuse pour sa sÅ“ur et n’hésite pas à le lui dire. Un mois après l’université, Florence a réussi le concours d’entrée à l’Ecole Nationale Supérieure de la Police sur le site de Cannes-Ecluse pour une durée de dix-huit mois. 8 La voici donc, en cette année 1984, elle sort avec le grade d’inspecteur stagiaire. Florence, étant sortie major de sa promotion, a pu choisir le commissariat où elle désirait travailler. Cela n’a pas été compliqué : rester dans sa ville natale était son désir depuis le début. Le besoin de ne jamais être loin de sa sÅ“ur était important aussi. Par chance, une offre d’emploi au commissariat où elle fit ses stages était sur le tableau d’affichage. C’est donc sans hésitation qu’elle choisit ce lieu. Quelques jours plus tard, les policiers l’accueillaient avec des félicitations. C’est dans cet endroit, avec sa seconde famille, que Florence commença sa carrière le 1er mars 1986. Le Commissaire Divisionnaire, la convoqua dans son bureau, dès son arrivée. - Tu n’as pas choisi un métier facile et tu le sais. Et moi, je sais que tu monteras les marches une à une. Tu as mon entière confiance, ne me déçois pas ! Allez, au boulot ! Tu feras équipe avec l’inspecteur principal Hocedez. Avec lui, tu vas vite comprendre que tu ne sais rien, que c’est seulement maintenant, en étant sur le terrain, que tu vas apprendre. C’est ainsi que pendant plusieurs années, Florence Dorget contribua à élucider plusieurs affaires en parfaite enquêtrice. ​ Chapitre 2: Sauf qu'un jour ...

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